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Publié par VILLEVERTE

   
La Maladie du sanglier, trichinellose : ce qu'il faut savoir

Un commentaire de Pascal, dont le lien nous permet de vous donner une information complète.
   
Trichinellose
9 février 2009


La trichinellose est une zoonose transmise à l’homme par la consommation de viande peu ou non cuite, essentiellement du cheval ou du sanglier dans notre pays. C’est une maladie à déclaration obligatoire pour laquelle il n’existe pas de traitement curatif. Elle provoquer des complications parfois graves et laisser des séquelles.
Agent

Les trichines sont des parasites qui appartiennent à l’embranchement des Némathelminthes et à la classe des nématodes. Onze types sont répertoriés, dont neuf ont déjà été isolés chez l’homme. Cependant, les infections rencontrées chez l’homme en France sont liées à Trichinella spiralis, T pseudospiralis ou T. britovi.

Les adultes sont des vers de petite taille (1,5 mm pour le mâle, 2 à 3 mm pour la femelle). Les larves enkystées en forme de citron (400 µm de long) dans des fibres musculaires mesurent un peu moins de 1mm de long et sont enroulées en spirale. Le cycle de développement des trichines ne s’effectue jamais à l’extérieur de leur hôte (cycle monoxène). Les larves, ingérées sous forme de kystes, deviennent adultes en 24 à 36 heures au niveau de l’épithélium de la muqueuse de l’intestin grêle ; après la fécondation, les adultes femelles donnent naissance à de nouvelles larves (en moyenne 1500 larves par femelle) entre les jours J4 et J10 après l’infestation. Ces larves empruntent alors la circulation sanguine ou la voie lymphatique et migrent vers les muscles striés squelettiques ; elles pénètrent dans les cellules musculaires dans lesquelles elles s’enkystent en 3 semaines ; elles peuvent y demeurer plusieurs années, les kystes pouvant même se calcifier.
Réservoir

Les trichines sont susceptibles d’infester la quasi totalité des mammifères carnivores et omnivores, y compris certains mammifères marins, et sous toutes les latitudes. On les trouve notamment chez le cheval, le sanglier, le porc… mais aussi le lynx, le renard, l’ours, le blaireau, le putois, les oiseaux, le chien, le chat, le rat… et l’homme. Chez l’animal, leur présence est en règle générale asymptomatique. Les oiseaux carnivores ou détritivores ainsi que certains reptiles peuvent être également infestés.
Mode de contamination

Chez l’homme, il existe des porteurs sains (qui ont moins de quelques dizaines de larves).
La transmission du parasite à l’homme est liée à l’ingestion de viande peu ou non cuite ; en Europe, il s’agit essentiellement de viande de cheval, de sanglier, ou de porc.
Epidémiologie

On a dénombré 6500 cas en Europe en 25 ans. En France, parmi les 2400 cas (environ) observés depuis 1975, cinq ont entraîné la mort. Depuis 25 ans la plupart des cas ont été observés en France sous forme d’épidémies de plusieurs dizaines voire centaines de cas (1975, 1985, 1998), liées à la consommation de viande de cheval. On a également dénombré des cas groupés liés à la consommation de viande de sanglier (Midi, Est de la France).

La trichinellose constitue également un important problème de santé publique en Europe de l’est et du sud, en Asie (Chine) et sur le continent américain ; des foyers endémiques existent en Afrique (Kenya), en Amérique du Sud (Chili) et en Asie du Sud (Thaïlande, Tanzanie).

L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa, UMR BIPAR, Laboratoire de référence des trichinelloses animales) a réalisé avec le ministère de l’Agriculture et l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, un programme national de surveillance sérologique des sangliers sauvages (2000-2001 et 2001-2002), dont la trichinellose fait partie.
Clinique chez l’homme

Incubation : 48 heures souvent silencieuse, parfois syndrome digestif avec douleurs abdominales, diarrhées, si infestation massive
De J+2 à J+15 à 30 : fièvre, douleurs abdominales, diarrhée, nausées, vomissements
A partir de J+15 : Fièvre en plateau, altération de l’état général, atteinte musculaire avec des myalgies parfois intenses et diminution du tonus musculaire, œdème de la face, éventuellement manifestations de type allergiques.
Phase chronique où la fièvre diminue, mais la fatigue, les manifestations musculaires et allergiques persistent. Des complications peuvent survenir mais elles sont rares : myocardite, embolie pulmonaire. Des séquelles neurologiques ou musculaires peuvent s’observer.

Note : aucun symptôme clinique pathognomonique n’est observé chez l’animal infesté.
Diagnostic

Hyper éosinophilie massive supérieure à 1000, qui augmente jusqu’à J+60
Augmentation dès la deuxième semaine des enzymes musculaires : CPK, LDH, myokinase
Présence d’anticorps sériques à partir de J+15, la notion de séroconversion étant importante
Biopsie musculaire : positive à partir de 5-6éme semaines, mais attention aux faux négatifs si l’infestation n’est pas importante
Traitement

Le traitement repose sur la chimiothérapie anti-parasitaire, notamment les benzimidazolés associé à une corticothérapie.
Prévention

La transmission se fait par l’intermédiaire de viande crue ou insuffisamment cuite, notamment viande de cheval et de sanglier. Au niveau individuel, la cuisson suffisante de la viande (65°C pendant plus de 2 minutes, viande grise à cœur) est la méthode de prévention idéale. La congélation de la viande n’est pas suffisante pour éliminer tout risque de transmission de la trichinellose

Au niveau collectif, la prévention repose sur le contrôle sanitaire des viandes à l’abattoir. En France, la surveillance vétérinaire par digestion artificielle chlorhydro-pepsique concerne la viande de cheval et de porc plein air (sondage pour le porc industriel). Pour le marché de gibier sauvage, les contrôles sont obligatoires si le chasseur cède à un tiers les gibiers qu’il a lui même chassés, que se soit dans un cadre commercial ou non, à l’exception d’une cession directe du chasseur au consommateur. Dans ce dernier cas, il est très vivement recommandé aux consommateurs de demander au chasseur une attestation relative à la recherche de trichine. Pour ce qui concerne le chasseur, sa responsabilité personnelle serait engagée si la consommation de la viande fournie entraînait un dommage au consommateur ; il lui est donc très vigoureusement recommandé de faire pratiquer cette recherche.
Déclaration

La trichinellose humaine en tant que toxi-infection alimentaire collective (TIAC) est une maladie à déclaration obligatoire. « Toute TIAC doit faire l’objet d’une déclaration à l’autorité sanitaire départementale (DDASS ou DSV). Cette déclaration est obligatoire : "d’une part pour tout docteur en médecine qui en a constaté l’existence, d’autre part, pour le principal occupant, chef de famille ou d’établissement, des locaux où se trouvent les malades. » Les données de la déclaration obligatoire proviennent de 2 sources différentes :

    le nombre de foyers de TIAC déclarés aux DDASS est transmis à l’Institut de Veille Sanitaire ainsi que, le cas échéant, le rapport d’investigation du foyer de TIAC.
    les déclarations des foyers de TIAC aux Directions Départementales des Services Vétérinaires font l’objet d’une notification immédiate par télécopie à la Direction Générale de l’Alimentation et ultérieurement de l’envoi d’un rapport d’investigation.

La synthèse et l’analyse des données sont réalisées par l’InVS après la mise en commun des informations de ces deux sources et l’élimination des doubles déclarations.
Fiche de déclaration : www.invs.sante.fr/surveillance/mdo/fiches/fiche_toxi_infection.pdf
Pour tout savoir sur la conduite à tenir en cas d’épidémie de trichinellose
http://wwwusers.imaginet.fr/ dupouyca/cat.html
Pour en savoir plus

    Le laboratoire de Parasitologie du Centre hospitalier Cochin, Paris, est, depuis 2002, centre national de référence pour :
    - recueillir les informations épidémiologiques sur la trichinellose humaine,
    - fournir une aide au diagnostic clinique et biologique de la maladie,
    - aider à la prise en charge d’une éventuelle épidémie,
    - de donner d’éventuels conseils thérapeutiques.
    CNR Trichinella, Parasitologie, CHU Cochin, 27 Faubourg St Jacques, 75014 Paris
    http://monsite.wanadoo.fr/parasitocochin/page2.html
    Institut de veille sanitaire
    www.invs.sante.fr
    Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°29/1994 – 26 juillet 1994 ; n°44/1995 – 31 octobre 1995 ; n°49, 1997 – 2 décembre 1997 ; n°28, 1998 – 13 juillet 1998 ; n°15/2001 – 10 avril 2001 : les TIAC en 1998
    Laboratoire de référence
    Les missions particulières dédiés au LR sont :
    - Organisation des plans de contrôle au niveau national avec la tutelle (DGAL),
    - Formation du personnel technique,
    - Essai inter laboratoire pour l’agrément des laboratoires
    - Entretien des souches de références communautaires
    - Enquête sérologiques dans la faune sauvage et domestique, diagnostic direct de seconde intention (confirmation).
    http://www.vet-alfort.fr/bipar
    Laboratoire de parasitologie de la Faculté de pharmacie de Lille (cours destiné aux étudiants en pharmacie)
    http://arachosia.univ-lille2.fr/labos/parasito/Internat/courspar/trichin.html
    Organisation mondiale de la santé (information en langue anglaise : trichinellosis)
    www.who.int
    Informations en anglais et images (Ecole de santé de la Colombia University, Etats Unis)
    www.trichinella.org
    Communiqué de presse du Secrétariat d’Etat à la Santé, 7 décembre 1998 : Epidémie de trichinellose
    A lire également le Rapport de la Commission Européenne sur la mission réalisée en France du 30/11/98 au 2/12/98, visant à clarifier l’origine des cas de Trichinelloses humaines apparus au cours du dernier trimestre 98
    Arrêté du 2 août 1995 fixant les conditions sanitaires de collecte, de traitement et de mise sur le marché des viandes fraîches de gibier sauvage.

Attention, en cliquant sur ces liens proposés, vous quittez le ministère de la Santé, de la Famille et des Personnes handicapées.

Source : Direction Générale de la Santé
SD7D -bureau des aliments- et cellule communication
8, avenue de Ségur, 75007 Paris.
Rédaction : décembre 2003

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