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Publié par VILLEVERTE

Lu dans Midi libre du 11 mars 3013

un article de JEAN-PIERRE SOUCHE


http://www.midilibre.fr/2013/03/11/rocades-ce-n-est-pas-pour-demain-jean-denat-contre-attaque,657880.php

 

Au nord, le projet que le Département envisageait "au plus tôt pour 2006" paraît figé pour quelque temps et à l’ouest, l’État vient d’inciter les collectivités à "l’engagement d’une réflexion".
 

"La déviation nord de Nîmes, c’est un peu notre force tranquille. Elle ne fait pas de bruit mais elle avance." Vendredi après-midi, dans son bureau de l’hôtel de ville, en relisant tout haut les propos cités dans un article de Midi Libre du 24 octobre 2007 et attribués au délégué aux infrastructures routières du Département, Jean Denat, le sénateur-maire Jean-Paul Fournier avait du mal à contenir un léger sourire moqueur. Plutôt un rictus qui dissimulait en fait une virulente contestation, lettres et coupures de journaux à l’appui, des récents propos du vice-président du conseil général sur le rocambolesque feuilleton de cette rocade nord.

Relier la RN 106 à l'échangeur autoroutier de Nîmes Est

Une voie express de onze kilomètres dans la garrigue dont on a commencé à parler dans les années quatre-vingt-dix. Elle doit un jour relier la RN 106 (au niveau de l’ancienne route d’Anduze) à l’échangeur autoroutier de Nîmes-est. Une infrastructure à grosso modo 35 M€ aujourd’hui, sur laquelle le Département a engagé études et concertation dès 2004. Cette voie emprunte essentiellement des terrains militaires cédés par l’armée au conseil général, mais nécessite la construction de deux importants viaducs de 500 et 300 m de long. Elle était prévue pour absorber 20 000 véhicules par jour en 2015.

Le Département a-t-il encore les moyens ?

En fait, si le maire de Nîmes remet sur le tapis dès que possible cette réalisation, c’est d’une part qu’elle joue les Arlésiennes et que d’autre part, sans le dire, Jean-Paul Fournier estime que le Département s’est engagé à financer une infrastructure dont il n’a plus les moyens. De son côté, le Département se défend d’avoir enterré le projet. Il s’appuie sur des études qui jugeraient plus pertinent de raisonner le contournement de Nîmes de manière globale d’ouest en est. D’où son insistance pour lier la réalisation de la rocade nord à la mise en 2 x 2 voies de la Nationale 106 (Nîmes-Alès) jusqu’à un nouvel échangeur autoroutier à l’ouest de Nîmes, une infrastructure dont la construction incombe à l’État.

Le contournement ouest a du plomb dans l'aile

Sauf qu’à moyen terme, il n’y aura pas de contournement ouest. L’État n’est plus très chaud pour des partenariats public-privé onéreux, l’idée du péage ne plaît pas au Département ; quant au financement à 100 % par l’État, la réponse est venue la semaine dernière du Parlement. Suite à une question du député PS Fabrice Verdier, c’est la ministre... des Sports qui a relayé le ministre des Transports. Concernant l’achèvement des 7 km à 2 x 2 voies entre La Calmette et le nord de Nîmes, le ministre a indiqué qu’il n’était "pas possible d’abonder de 40 M€ le plan de modernisation des itinéraires routiers actuels". Quant au tronçon ouest entre Nîmes nord et l’autoroute, le ministre propose juste "d’engager une réflexion". Ce qui a au moins le mérite de ne pas coûter trop cher et de gagner encore un peu de temps...
Jean Denat Contre attaque

Jean Denat, vice-président délégué aux infrastructures routières du Département, a nié cette semaine avoir jamais affirmé en 2004, lors d’une réunion publique que "les premiers coups de pioche de la rocade nord seraient donnés dans les quinze jours" comme l’affirmait Jean-Paul Fournier.

Conseil général et Ville se renvoient la balle

Surtout, l’élu explique qu’il a dû reprendre les études pour réaliser en une seule fois l’ensemble de la réalisation initialement prévue en deux tranches. Il rappelle à la Ville que le tracé a été modifié "il y a quelques mois encore à la demande de Nîmes, suite au projet de réalisation du bassin de rétention des Antiquailles". Enfin, Jean Denat insiste sur "les étapes nécessaires à un projet aussi structurant pour le Département et pour la Ville" et renvoie la balle en indiquant que "le conseil général attend aujourd’hui la réponse de la Ville pour engager la concertation officielle avant la déclaration d’utilité publique du projet".

Jean-Paul Fournier : "Le Département amuse la galerie"

Persistez-vous à dire que Jean Denat a annoncé en 2004 que le chantier de la rocade nord allait commencer dans quinze jours ?
C’était une boutade pour dire que tout le monde avait compris à l’époque que les travaux allaient débuter rapidement. D’ailleurs, le compte rendu de cette réunion est encore accessible sur le site internet du Département. Noir sur blanc, il est écrit que "le lancement de l’enquête publique pourrait intervenir d’ici la fin 2004, que les études devraient s’étaler entre 2004 et 2006 et les travaux démarreront en 2007..."

Le conseil général attend une délibération de la Ville pour engager la DUP, qu’en est-il ?

C’est extraordinaire ! Depuis douze ans, le conseil général amuse la galerie en disant “Je vais faire...”. Il me demande de réaliser un rond-point sur la RN 106, je m’y engage aussitôt par lettre et, en février dernier, le Département s’aperçoit qu’il faut une enquête publique. La réponse de la Ville viendra très vite puisque j’ai inscrit cette question à l’ordre du jour du conseil municipal du 8 avril.

 

 

Au nord, le projet que le Département envisageait "au plus tôt pour 2006" paraît figé pour quelque temps et à l’ouest, l’État vient d’inciter les collectivités à "l’engagement d’une réflexion".
 

"La déviation nord de Nîmes, c’est un peu notre force tranquille. Elle ne fait pas de bruit mais elle avance." Vendredi après-midi, dans son bureau de l’hôtel de ville, en relisant tout haut les propos cités dans un article de Midi Libre du 24 octobre 2007 et attribués au délégué aux infrastructures routières du Département, Jean Denat, le sénateur-maire Jean-Paul Fournier avait du mal à contenir un léger sourire moqueur. Plutôt un rictus qui dissimulait en fait une virulente contestation, lettres et coupures de journaux à l’appui, des récents propos du vice-président du conseil général sur le rocambolesque feuilleton de cette rocade nord.

Relier la RN 106 à l'échangeur autoroutier de Nîmes Est

Une voie express de onze kilomètres dans la garrigue dont on a commencé à parler dans les années quatre-vingt-dix. Elle doit un jour relier la RN 106 (au niveau de l’ancienne route d’Anduze) à l’échangeur autoroutier de Nîmes-est. Une infrastructure à grosso modo 35 M€ aujourd’hui, sur laquelle le Département a engagé études et concertation dès 2004. Cette voie emprunte essentiellement des terrains militaires cédés par l’armée au conseil général, mais nécessite la construction de deux importants viaducs de 500 et 300 m de long. Elle était prévue pour absorber 20 000 véhicules par jour en 2015.

Le Département a-t-il encore les moyens ?

En fait, si le maire de Nîmes remet sur le tapis dès que possible cette réalisation, c’est d’une part qu’elle joue les Arlésiennes et que d’autre part, sans le dire, Jean-Paul Fournier estime que le Département s’est engagé à financer une infrastructure dont il n’a plus les moyens. De son côté, le Département se défend d’avoir enterré le projet. Il s’appuie sur des études qui jugeraient plus pertinent de raisonner le contournement de Nîmes de manière globale d’ouest en est. D’où son insistance pour lier la réalisation de la rocade nord à la mise en 2 x 2 voies de la Nationale 106 (Nîmes-Alès) jusqu’à un nouvel échangeur autoroutier à l’ouest de Nîmes, une infrastructure dont la construction incombe à l’État.

Le contournement ouest a du plomb dans l'aile

Sauf qu’à moyen terme, il n’y aura pas de contournement ouest. L’État n’est plus très chaud pour des partenariats public-privé onéreux, l’idée du péage ne plaît pas au Département ; quant au financement à 100 % par l’État, la réponse est venue la semaine dernière du Parlement. Suite à une question du député PS Fabrice Verdier, c’est la ministre... des Sports qui a relayé le ministre des Transports. Concernant l’achèvement des 7 km à 2 x 2 voies entre La Calmette et le nord de Nîmes, le ministre a indiqué qu’il n’était "pas possible d’abonder de 40 M€ le plan de modernisation des itinéraires routiers actuels". Quant au tronçon ouest entre Nîmes nord et l’autoroute, le ministre propose juste "d’engager une réflexion". Ce qui a au moins le mérite de ne pas coûter trop cher et de gagner encore un peu de temps...
Jean Denat Contre attaque

Jean Denat, vice-président délégué aux infrastructures routières du Département, a nié cette semaine avoir jamais affirmé en 2004, lors d’une réunion publique que "les premiers coups de pioche de la rocade nord seraient donnés dans les quinze jours" comme l’affirmait Jean-Paul Fournier.

Conseil général et Ville se renvoient la balle

Surtout, l’élu explique qu’il a dû reprendre les études pour réaliser en une seule fois l’ensemble de la réalisation initialement prévue en deux tranches. Il rappelle à la Ville que le tracé a été modifié "il y a quelques mois encore à la demande de Nîmes, suite au projet de réalisation du bassin de rétention des Antiquailles". Enfin, Jean Denat insiste sur "les étapes nécessaires à un projet aussi structurant pour le Département et pour la Ville" et renvoie la balle en indiquant que "le conseil général attend aujourd’hui la réponse de la Ville pour engager la concertation officielle avant la déclaration d’utilité publique du projet".

Jean-Paul Fournier : "Le Département amuse la galerie"

Persistez-vous à dire que Jean Denat a annoncé en 2004 que le chantier de la rocade nord allait commencer dans quinze jours ?
C’était une boutade pour dire que tout le monde avait compris à l’époque que les travaux allaient débuter rapidement. D’ailleurs, le compte rendu de cette réunion est encore accessible sur le site internet du Département. Noir sur blanc, il est écrit que "le lancement de l’enquête publique pourrait intervenir d’ici la fin 2004, que les études devraient s’étaler entre 2004 et 2006 et les travaux démarreront en 2007..."

Le conseil général attend une délibération de la Ville pour engager la DUP, qu’en est-il ?

C’est extraordinaire ! Depuis douze ans, le conseil général amuse la galerie en disant “Je vais faire...”. Il me demande de réaliser un rond-point sur la RN 106, je m’y engage aussitôt par lettre et, en février dernier, le Département s’aperçoit qu’il faut une enquête publique. La réponse de la Ville viendra très vite puisque j’ai inscrit cette question à l’ordre du jour du conseil municipal du 8 avril.

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